La nouvelle année amène avec elle des changements pour les patients en kinésithérapie. Passage en revue des nouveautés 2022.
Lancement de « Mon espace santé »
Dès janvier 2022, le Dossier Médical Partagé (DMP) est remplacé par « Mon espace santé ». Concrètement, Mon Espace Santé est doté des mêmes fonctionnalités que le Dossier Médical Partagé : stockage d’ordonnances, de résultats d’examens, fiches d’antécédents médicaux ou encore compte-rendu d’hospitalisation. Il comporte également un agenda des prochaines consultations (gynécologue, dentiste, cardiologue, kinésithérapeute…). Le vrai changement consiste en la possibilité d’y rassembler toutes les données de santé collectées à partir des applications santé utilisées par le patient, sous réserve de son accord. Mon Espace Santé, tout comme le DMP en son temps, est destiné au stockage sécurisé des données médicales des patients et à leur consultation également sécurisée par les professionnels de santé qui effectuent le suivi du patient. L’objectif est de pouvoir synthétiser les données pour effectuer un meilleur diagnostic en cas de besoin.
Le dossier est créé automatiquement par l’Assurance maladie, à moins que le patient s’y oppose. C’est le patient qui y range lui-même ses données. Rien n’y figure sans son accord. Il est ainsi acteur de sa santé.
S’informer et créer son « Espace Santé » https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F36151
L’accompagnement des personnes âgées dépendantes.
De nouvelles mesures viennent améliorer la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Un tarif national socle de 22€ par heure a été voté pour l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), qui finance les aides aux personnes (précédemment, son montant variait en fonction des départements).
Par ailleurs, les congés de proche aidant vont être mieux rémunérés, à hauteur de 58€ par jour et le nombre de personnes dépendantes éligibles à l’aide d’un proche va être étendu.
L’accès à la complémentaire santé solidaire (ex-CMU) facilité.
Les ménages qui touchent le revenu de solidarité active (RSA) bénéficieront automatiquement, sans aucune démarche et gratuitement, de la complémentaire santé solidaire (l’ancienne couverture maladie universelle complémentaire, CMU-C). Pour les bénéficiaires du minimum vieillesse, cette démarche ne sera pas automatique mais simplifiée. Cette mesure a pour but d’augmenter la couverture des foyers les plus modestes, le taux de non-recours étant encore trop élevé.
Tout savoir sur vos droits : https://www.complementaire-sante-solidaire.gouv.fr/
Davantage de soins remboursés
Le budget 2022 de la Sécurité sociale a répondu à un problème mis en lumière à l’aune de la pandémie. Les consultations chez le psychologue seront prises en charge, à partir de trois ans, à condition d’être muni d’une prescription médicale. Le législateur a fixé à 40 euros le remboursement d’une première séance par l’Assurance-maladie et 30 euros les suivantes. Le nombre de séances prises en charge annuellement doit être défini en conseil d’État.
La contraception gratuite jusqu’à 25 ans.
La prise en charge intégrale de la contraception est désormais étendue jusqu’à 25 ans. C’était pour l’instant le cas jusqu’à 18 ans. Sont compris, entre autres, une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme, les contraceptifs comme les pilules d’ancienne génération, implants, stérilets, diaphragmes. La mesure a été prise après le constat « d’un recul de la contraception chez certaines femmes », a indiqué le ministre des Solidarités et de la Santé, Monsieur Olivier Véran. Trois millions de femmes sont concernées.
Passage aux urgences : un nouveau forfait à régler
Depuis le 1er janvier 2022, chaque personne qui se rend aux urgences sans être hospitalisée doit régler un « forfait patient urgences (FPU) » d’un montant de 19,61 €.
Il peut être pris en charge par sa mutuelle (ou complémentaire santé).
Ce FPU concerne les personnes qui se rendent aux urgences pour des soins non programmés et qui sortent des urgences sans être hospitalisées.
Pour certaines personnes, le FPU est minoré et son montant passe à 8,49 €. Le FPU minoré concerne :
les personnes en affection de longue durée (ALD) ;
les bénéficiaires de prestations suite à un accident du travail ou une maladie ; professionnelle ayant une incapacité inférieure à deux tiers.
Enfin, pour certaines personnes, le FPU n’est pas à payer lors d’un passage aux urgences. Il s’agit des personnes suivantes :
- femmes enceintes bénéficiaires de l’assurance maternité ;
- bénéficiaires d’une pension d’invalidité ;
- bénéficiaires de prestations suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle ;
- ayant une incapacité au moins égale à deux tiers ;`
- assurés mineurs victimes de violences sexuelles ;
- nouveaux-nés de moins d’un mois ;
- donneurs d’organe ;
- titulaires d’une pension militaire d’invalidité ;
- victimes d’actes de terrorisme ;
- bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME) ;
- personnes écrouées.
Les patients sont informés du coût de leur passage dès leur sortie des urgences alors qu’auparavant, ils étaient susceptibles d’attendre quelques semaines voire quelques mois avant de recevoir leur facture. Le FPU est à régler dès réception de la facture. Si l’établissement de santé le permet et le propose, il est aussi possible de régler cette somme directement lors du passage aux urgences. La mutuelle ou la complémentaire santé remboursera intégralement ce forfait.