« L’année 2023 a représenté un tournant décisif pour les professions de santé en accentuant la transformation de notre système de santé.
Depuis de longues années, nous souhaitons que la rééducation et bien sûr la kinésithérapie soient enfin prises en compte dans nos politiques publiques de santé.
Le 20 mai 2023, la loi publiée au Journal officiel a permis aux patients d’accéder sans prescription médicale aux kinésithérapeutes exerçant, en libéral ou en salariat, au sein d’un établissement de santé public ou privé, d’un établissement ou d’un service social et médico-social, d’une maison de santé pluridisciplinaire, d’un centre de santé ou d’une équipe de soins primaires ou spécialisées.
Cette première avancée, nécessaire à l’amélioration de l’accès aux soins des patients, notamment ceux qui n’ont plus de médecin traitant, permet d’entrevoir, enfin, l’amorce d’une nouvelle organisation du système de santé qui donne plus d’autonomie aux kinésithérapeutes. Il reste nécessaire d’aller beaucoup plus loin après cette première étape, car à ce stade l’accès direct au kinésithérapeute est limité et surtout illisible pour les patients. Il faut accélérer pour contrer l’avancée des déserts médicaux.
C’est aux élus de l’Ordre qu’il revient de rappeler lors de leurs rendez-vous institutionnels le rôle majeur que chacun des 106 000 kinésithérapeutes exerçant en France joue dans la vie de ses patients grâce aux soins qu’ils prodiguent quotidiennement, et de porter devant les pouvoirs publics les attentes et les espoirs d’une profession indispensable à toutes les étapes de la vie.
Que ce soit par la qualité des soins et l’attention que les kinésithérapeutes consacrent à leurs patients, que ce soit par les liens qu’ils entretiennent avec les autres professionnels de santé pour les tenir informés de l’évolution de l’état de santé de leurs patients communs, que ce soit par les actions qu’ils mènent pour promouvoir la santé publique, quel que soit leur lieu et leur mode d’exercice, les kinésithérapeutes sont à chacune de leurs actions l’image et le visage de notre profession.
Notre profession est magnifique et indispensable. Donnons-lui les moyens de prodiguer des soins de qualité, faisons lui confiance, encore plus qu’aujourd’hui, pour préserver l’autonomie de nos concitoyens et voyons la kinésithérapie comme un soin primaire essentiel et un investissement à long terme pour la santé des Français. »
Pascale Mathieu,
Présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes