La kinésithérapie, un soin primaire essentiel et un investissement à long terme pour la santé des Français
Suite aux élections présidentielles, le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes a souhaité, comme en 2017, présenter aux candidats les propositions de la profession et apporter sa contribution en matière de santé publique en formulant des propositions concrètes et efficaces qui se basent sur une concertation menée à grande échelle sur le territoire français.
L’Ordre a ainsi élaboré un questionnaire auquel les 100 000 kinésithérapeutes ont été invités à répondre au mois de décembre dernier.
Les propositions de l’Ordre pour l’avenir du système de santé ont été élaborées à partir des retours des kinésithérapeutes, des propositions des élus de l’Ordre (départementaux, régionaux et nationaux), des résultats des contributions au grand débat et au Ségur de la santé, de l’actualité législative, etc.
De cette large concertation émergent 5 grandes priorités :
Dans chacun de ces domaines, le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes formule des propositions pragmatiques (consultables en cliquant ici) pour allonger la vie en bonne santé des Français grâce à deux leviers :
- Des soins accessibles à tous, partout sur en France ;
- Une prévention renforcée, tout au long de la vie.
“L’accès aux soins est une préoccupation majeure de nos concitoyens. Au fil des décennies, la France s’est couverte de déserts médicaux, non seulement en secteur rural, outre-mer, mais aussi en zone urbaine. Nos concitoyens subissent une situation qui les amène à de possibles retards de prise en charge, à des pertes de chance et à renoncer à des soins essentiels.
Les besoins en rééducation vont croissant en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation des maladies chroniques.
Alors que la désertification sanitaire met en péril notre système de santé, l’accès direct au kinésithérapeute, récemment voté par le parlement à titre d’expérimentation, va dans le sens de l’histoire. Bien formés, responsables et autonomes, répartis sur l’ensemble du territoire puisqu’ils ont proposé eux-mêmes un conventionnement sélectif, les 100 000 kinésithérapeutes peuvent, si on leur en donne les moyens en élargissant leurs compétences, être une partie de la solution.
Cet accès direct permettra de libérer du temps médical indispensable dans un contexte de pénurie de médecins, également victimes de cet état de fait. Mal répartis sur le territoire, pas assez nombreux, il repose sur eux une charge trop importante les conduisant parfois à un épuisement professionnel en raison de leurs difficultés à répondre à des demandes légitimes et urgentes, proférées parfois de façon agressive.
Avec un élargissement de ses compétences, une meilleure rémunération, le masseur-kinésithérapeute pourra participer à la lutte contre les inégalités de santé et relever le défi d’un système de santé adapté à son époque.
Le modèle ancien du monopole médical a vécu et ne répond plus aux besoins de notre époque.
Il conviendra d’oser modifier en profondeur l’organisation du système de santé, en définissant les rôles et missions de chaque professionnel de santé, et en leur conférant la possibilité de pratiquer les actes nécessaires pour accomplir ces missions.
La prévention et la rééducation par le mouvement sont des investissements d’avenir. Nous en sommes collectivement convaincus et devons porter ce message pour qu’à tous les niveaux de responsabilité, ils deviennent un préalable aux orientations données à notre système de santé. L’offre de kinésithérapie ne peut plus être vue par les pouvoirs publics comme un coût, une charge pour la société mais comme un investissement à long terme, pour la santé de nos concitoyens. Elle mérite d’être reconnue, valorisée, soutenue dans son action.
Le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes souhaite apporter sa contribution en matière de santé publique en formulant des propositions concrètes et efficaces qui se basent sur une concertation menée à grande échelle sur le territoire français.
De celle-ci émergent 5 grandes priorités : l’amélioration de l’accès aux soins, la promotion de la prévention, le déploiement de l’utilisation du numérique en santé au service des patients, l’amélioration des conditions d’exercice des kinésithérapeutes, la promotion de la science et des pratiques basées sur celle-ci.
En cohérence avec les attentes légitimes des Français et les contributions des kinésithérapeutes de France, l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes promeut une idée claire et essentielle : mettre en place un système de santé conjuguant soin et prévention où les kinésithérapeutes joueront un rôle déterminant pour garantir la santé de tous les Français.
C’est ainsi qu’ensemble, décideurs, professionnels de santé et patients, nous construirons un système de santé innovant et audacieux. Le défi est immense, les kinésithérapeutes sont prêts à le relever.”
Les propositions ont été adressées aux candidats à l’élection présidentielle et seront présentées aux acteurs institutionnels dans les semaines à venir.