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Déplacement des élus de l’Ordre en Outre-Mer

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L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes est engagé de longue date auprès des professionnels exerçant dans les territoires d’outre-mer. Cet engagement est d’autant plus marqué par la présence de conseillers départementaux dans tous les départements français, y compris ceux d’outre-mer. Ce dispositif permet de renforcer la présence et l’écoute de l’Ordre au plus près des réalités locales, les élus ultramarins relayant les spécificités locales.

En 2017, l’Ordre a instauré l’inter-département Réunion-Mayotte, le premier inter-département ordinal, offrant ainsi un lien direct avec l’institution ordinale.

En 2019, Pascale MATHIEU, présidente du Conseil national et Jean-François DUMAS, secrétaire général ont rencontré Thani MOHAMED-SOILIHI, sénateur de Mayotte et vice-président de la Haute Assemblée, afin de discuter des difficultés d’accès aux soins pour les Mahorais. Parmi les sujets évoqués figuraient : la faible densité de kinésithérapeutes dans le département, une offre de soins principalement libérale, des pratiques profitant de situations de position dominante, ainsi que l’absence de formation de Mahorais au sein de l’IFMK (Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie) de La Réunion.

L’Ordre a également été un soutien constant pour les kinésithérapeutes affectés par les intempéries outre-mer. En 2017, une aide financière exceptionnelle de 100 000€ a été allouée aux kinésithérapeutes sinistrés de l’archipel de la Guadeloupe (Saint-Martin, Saint-Barthélemy et les Saintes) après les ouragans Irina et Maria. Cette solidarité s’est poursuivie en Guadeloupe lors de la tempête Fiona en 2022 et des diverses inondations qui ont frappé l’île.

En 2023, un soutien similaire a été apporté à la Martinique après le passage de la tempête tropicale Bret, ainsi qu’à Mayotte en 2024 suite au cyclone Chido. La même année, le Conseil national a exprimé sa solidarité envers les professionnels de Mayotte, qui, malgré la présence d’insécurité sur ces territoires, ont continué à honorer la profession. La Réunion et les kinésithérapeutes sur place, frappés par la tempête Garance le vendredi 28 février 2025, feront l’objet de la même attention de la part du Conseil national.

Dans ce cadre, après une visite effectuée à Mayotte en novembre 2018, un déplacement en Martinique en 2019 et à la suite des événements en Martinique en 2024, notamment liés aux difficultés liées à la vie chère, plusieurs réunions ont été organisées la semaine dernière afin d’évoquer les enjeux locaux et soutenir les défis rencontrés par les kinésithérapeutes exerçant aux Antilles.

Pour rappel, les territoires d’outre-mer présentent des disparités en matière de densité de kinésithérapeutes libéraux : pour 10 000 habitants, la Guadeloupe réunit 25,78 kinésithérapeutes libéraux, La Réunion 24,20, la Martinique 24,17, la Guyane 4,10 et Mayotte 2,27.

Afin de renforcer l’accompagnement des kinésithérapeutes ultramarins, Pascale MATHIEU, réélue à la présidence de l’Ordre le 3 juillet 2024, a décidé de nommer un délégué spécifiquement dédié aux Outre-Mer, en la personne de Joseph TIBURCE, afin de mieux répondre aux besoins et défis spécifiques de ces territoires.

Ainsi, durant la semaine du 10 février 2025, Pascale MATHIEU, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, Joseph TIBURCE, délégué général aux territoires d’outre-mer, et Jean-François DUMAS, secrétaire général se sont rendus en Guadeloupe, à Saint-Martin ainsi qu’en Martinique.

Images du lundi 10 février

Le lundi 10 février, les élus du bureau du Conseil national ont rencontré le président du CDO (Conseil départemental de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes) 971 Franck HAMOT ainsi que les conseillers départementaux à Pointe-à-Pitre, afin d’échanger sur l’actualité de la profession et divers sujets propres à l’exercice dans l’île.

Pascale MATHIEU, Joseph TIBURCE et Jean-François DUMAS se sont ensuite rendus à la permanence du vice-président du Sénat Dominique THÉOPHILE aux Abymes pour évoquer les enjeux de la profession et le rôle majeur des kinésithérapeutes pour améliorer l’accès aux soins avec des propositions d’évolution.

La matinée s’est conclue par une rencontre avec l’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé), le service RPS (Relations avec les professionnels de santé) de la CGSS (Caisse générale de sécurité sociale) et les trois syndicats au siège de l’UPRS à Jarry, commune de Baie-Mahault, en Guadeloupe.

Les évolutions législatives, réglementaires et conventionnelles ont pu être évoquées, avec leurs retentissements sur les missions ordinales, notamment en matière de lecture de contrats.

En début d’après-midi, les élus de l’Ordre ont pu évoquer l’actualité ordinale et l’exercice des kinésithérapeutes à la Guadeloupe avec le député Christian BAPTISTE dans les locaux du siège de l’URPS de Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre.

Pascale MATHIEU, Jean-François DUMAS et Joseph TIBURCE, toujours accompagnés du président du CDO 971 Franck HAMOT ainsi que de Mathias POUVAIT, président du CIRO (Conseil interrégional de l’Ordre) Antilles-Guyane, ont également pu rencontrer l’équipe de rééducation du CHU (Centre hospitalier universitaire) de Guadeloupe, en présence d’Éric GUYADER, directeur général, Mme SIARRAS, cadre de santé MPR (Médecine Physique et de Rééducation) et Mr GREGO, cadre supérieur de pôle REPAR (Rééducation éducation prévention accompagnement réadaptation) sur le site de Palais Royal.

Les kinésithérapeutes ont pu évoquer les difficultés liées au turn-over, au manque de formation continue, à la volonté de faire de la recherche, à l’exercice mixte.

La journée s’est conclue par une réunion publique autour de la profession à la Cité des Métiers, au Raizet.

Images du mardi 11 février et du mercredi 12 février

Le 11 février, la présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, le secrétaire général et le délégué général aux territoires d’outre-mer se sont rendus sur l’Île de Saint-Martin, où ils ont rencontré le président de la Collectivité Territoriale de Saint-Martin Louis MUSSINGTON ainsi que le 1er vice-président Michel PETIT.

La journée a continué avec une rencontre entre les kinésithérapeutes de Saint-Martin et les élus de l’Ordre.

Le 12 février, Pascale MATHIEU, Jean-François DUMAS et Joseph TIBURCE ont poursuivi leurs échanges avec le président du CDO 971, Franck HAMOT, l’élu local en charge des affaires de santé, Benjamin VIGNERON, et les kinésithérapeutes exerçants à Saint-Barthélemy en visioconférence.

Ces rencontres avec les kinésithérapeutes ont permis de comprendre leurs difficultés quotidiennes.

Image du jeudi 13 février

Le 13 février, la présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, le secrétaire général et le délégué général aux territoires d’outre-mer se sont rendus en Martinique, où ils ont rencontré autour d’une table ronde le CDO 972 et sa présidente Joyce BONEO GODARD, Alex AURORE, président de la CPT (Commission Paritaire Territoriale), Claudia THODIARD, responsable du service RPS (Relation avec les Professionnels de Santé) de la CGSS (Caisse Générale de Sécurité Sociale) Martinique, Aurélien CRENN, directeur santé et risques professionnels de la CGSS Martinique, Robert LAGET, directeur régional du service médical et directeur coordinateur de la gestion des risques de l’Assurance Maladie, Alex OROSEMANE, président de l’URPS kiné : l’URMKL Martinique (Union Régionale des Masseurs Kinésithérapeutes Libéraux), Aude OLINY  et Jean-Michel EGOUY, trésorière et secrétaire général du CIRO Antilles-Guyane ainsi que les syndicats.

Images du vendredi 14  février

L’après-midi a débuté par un entretien avec le député Jiovanny WILLIAM et s’est poursuivie par la visite d’une maison pluridisciplinaire de santé « Santé Bô Kay » à Case Pilote en présence du docteur Elise AGAPE, des dirigeantes Christel MANIKON VILAR et Sandra FOURDEUX, kinésithérapeutes, et d’une orthophoniste.

Les projets de santé ont été présentés aux visiteurs.

Pascale MATHIEU, Jean-François DUMAS et Joseph TIBURCE ont ensuite poursuivi leurs discussions avec Matthias POUVAIT, président du conseil interrégional de l’Ordre Antilles-Guyane, et Joyce BONEO GODARD, présidente du Conseil départemental de la Martinique, ainsi qu’avec les conseillers ordinaux des CDO et CIRO de Martinique.

La journée s’est clôturée par un temps d’échange lors d’une réunion publique avec les kinésithérapeutes de Martinique à Be Booster à Fort-de-France.

Images du vendredi 14  février

Le déplacement aux Antilles s’est achevé le 14 février, tout d’abord avec une rencontre entre Pascale MATHIEU, Joseph TIBURCE et Jean-François DUMAS et plusieurs représentants de l’ARS (Agence régionale de santé) de Martinique : Myriam CHANTEUR, directrice financière et comptable, Yannice ROME, responsable du département premier recours et Flore PERDRIAUX, chargée de mission premier recours.

La présidente, le secrétaire général et le délégué général aux territoires d’outre-mer ont ensuite visité la conciergerie Rimèd à Clairière, dispositif novateur dédié à l’installation et à l’accompagnement des professionnels de santé, accompagnés par Stéphie SALPETRIER, directrice de la conciergerie Rimèd et chargée de mission au sein de l’association Alé Viré, et d’Elodie Anne-AVELINE.

La journée s’est poursuivie avec une rencontre à la collectivité territoriale de Martinique (CTM) avec le président de la commission Santé et de la biodiversité de l’Assemblée de Martinique, le Dr David DINAL, accompagné de l’expert Dr Albert BUCHER, conseiller santé.

Le déplacement s’est clôturé par une visioconférence avec la sénatrice de la Martinique Catherine CONCONNE, secrétaire de la haute assemblée.

Les rencontres avec les représentants politiques (sénateurs et députés) en Martinique et en Guadeloupe, ainsi qu’avec les élus des collectivités territoriales de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, avaient pour objectif de sensibiliser à la problématique pressante de la désertification médicale qui affecte nos régions. Il est impératif de défendre l’accès direct pour les kinésithérapeutes, qui pourrait constituer une solution significative pour améliorer la santé de nos populations, avant la rencontre prévue au ministère des Outre-mer avec M. Valls.

En parallèle, les échanges en soirée avec les professionnels des quatre départements ont mis en lumière une problématique commune : le nouveau zonage instauré par l’ARS, déjà en vigueur en Guadeloupe et bientôt en Martinique. Selon les kinésithérapeutes, ce mécanisme risque d’entraîner un désastre économique tant pour les professionnels déjà établis que pour les nouveaux diplômés de l’IFMK, qui pourraient être contraints de quitter leur région pour exercer. De plus, le CHU nous a alertés sur le manque aigu de kinésithérapeutes dans les hôpitaux de tous les départements, accentuant ainsi l’urgence de la situation.

La Guyane, en raison de ses spécificités territoriales et démographiques, fera l’objet d’une visite ultérieure. Parmi les trois Conseils de l’Ordre (CDO) de la région Antilles, seul le CDO Guyane dispose de son propre siège, une initiative que les deux autres conseils ont été encouragés à suivre, afin d’éviter la copropriété avec d’autres organismes professionnels, tels que l’URPS ou des syndicats. Le CNO s’engage à les accompagner dans ce projet essentiel.

Le CNO exprime sa satisfaction face à l’organisation de ces visites et aux échanges constructifs qui en ont résulté.

D’autres déplacements dans les outre-mer seront organisés pour évoquer avec les élus ordinaux du territoire et les kinésithérapeutes les enjeux locaux. Une réunion avec Manuel VALLS, ministre des Outre-Mer, aura lieu dans les prochaines semaines pour évoquer les difficultés constatées ainsi que les enjeux d’accès aux soins dans les régions non couvertes par l’Ordre.