Afin de renforcer l’implication des professionnels de santé dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la Haute Autorité de Santé vient de publier des recommandations pratiques destinées à favoriser le repérage des femmes victimes de violences au sein du couple par les professionnels de santé.
Ces recommandations s’adressent plus particulièrement aux professionnels de santé intervenant en premier recours ou dans le cadre de la prévention : médecin généraliste, médecin urgentiste, pédiatre, gynécologue médical, gynécologue obstétricien, psychiatre, médecin du travail, sage-femme, infirmier(e) des urgences et libéral(e), infirmier(e) puériculteur(trice), chirurgien-dentiste, masseur-kinésithérapeute.
- → Dans l’exercice de votre profession, vous pouvez, en effet, être amené à recevoir des femmes victimes de violences. Comment repérer ces violences ? Comment évaluer la situation ? Comment aborder le sujet avec elles afin de les informer et les conseiller tout en créant un environnement favorable à l’écoute ? Comment accompagner la victime tout en restant à sa place ? Autant de questions auxquelles ces recommandations apportent des réponses concrètes.
Les messages clés véhiculés par ces recommandations :
- Montrer son implication contre les violences faites aux femmes aux sein de votre cabinet ;
- Questionner systématiquement, même en l’absence de signe d’alerte :
- Un repérage précoce est primordial car les faits de violences s’aggravent et s’accélèrent avec le temps ;
- La violence au sein du couple concerne tous les âges de la vie et tous les milieux sociaux et culturels.
- Y penser particulièrement en contexte de grossesse et de post-partum ;
- Adopter une attitude empathique et bienveillante sans porter de jugement ;
- Considérer l’impact sur les enfants du foyer pour les protéger :
- toute situation de violence au sein du couple constitue une situation de maltraitance pour les enfants qui y sont exposés.
- Expliquer les spécificités des violences au sein du couple pour déculpabiliser la patiente et l’aider à agir :
- différents types de violences : psychologiques, verbales, physiques, sexuelles, économiques, le plus souvent récurrents et cumulatifs, entre partenaires intimes ;
- évolue par cycles successifs augmentant en intensité et en fréquence dans le temps.
- Évaluer les signes de gravité :
- Si besoin mettre en place des mesures de protection.
- Établir un certificat médical ou une attestation professionnelle :
- Peut être utilisé pour faire valoir les droits de la victime et obtenir une mesure de protection.
- Si besoin faire un signalement :
- Avec l’accord de la victime, porter à la connaissance du procureur de la République les sévices ou privations constatés, sans nommer l’auteur des faits ;
- Mais cet accord n’est pas nécessaire si la victime est un mineur ou une personne vulnérable.
- Informer et orienter la victime en fonction de la situation :
- informer la victime qu’elle est en droit de déposer plainte, les faits de violence sont interdits et punis par la loi ;
- orienter vers les structures associatives, judiciaires et sanitaires qui pourront l’aider.
- S’entourer d’un réseau multiprofessionnel.
2 fiches outils ont été élaborées dans le cadre de cette recommandation afin de fournir des éléments d’information pratiques pour les professionnels
À consulter également : Notice explicative du certificat médical établi par le masseur-kinésithérapeute sur demande de la personne majeure en vue de constater des lésions et signes qui témoignent de violences