L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes maintient le cap pour promouvoir la démarche scientifique dans l’exercice de la kinésithérapie
Dans un communiqué publié le 14 décembre 2016, la Fédération Française des Masseurs-Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR) a affirmé à « tous les masseurs-kinésithérapeutes » que « selon les normes scientifiques reconnues dans le monde, toutes les pratiques et les techniques qui n’ont pas été réfutées (invalidées par une épreuve scientifique), correspondent aux données actuelles de la science. »
Le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, garant de la qualité des soins et de la sécurité des patients, rappelle que le fondement de l’exercice de la médecine sur la science est issu de l’arrêt Mercier (1936). Ce principe a été repris en des termes similaires dans la loi de santé de 2002 qui consacre la notion de « connaissances médicales avérées ». L’exercice de la kinésithérapie s’insère dans cette logique.
L’évidence scientifique se fonde sur l’existence de données de la littérature pour répondre aux questions posées et le niveau de preuve des études disponibles et la validité des résultats.
Popper, cité dans le communiqué de la FFMKR, fait très clairement la distinction entre corroboration et vérification. La corroboration est un concept introduit par l’épistémologue pour « exprimer le degré auquel une hypothèse a résisté à des tests sévères et a ainsi fait ses preuves »
Par ailleurs, pour Popper, la théorie doit quoi qu’il arrive se soumettre à l’épreuve d’une méthodologie rigoureuse d’évaluation pour savoir s’il y a compatibilité ou incompatibilité.
Popper précise en outre que « […] le simple fait qu’une théorie n’a pas encore été falsifiée ne peut évidemment être considéré comme suffisant. En effet, rien n’est plus facile que de construire un nombre quelconque de systèmes théoriques compatibles avec n’importe quel système donné d’énoncés de base acceptés. »
Notons enfin que la position du CNOMK est similaire à l’avis de la Haute Autorité de Santé, qui considère depuis 2010, qu’il est possible d’utiliser l’accord d’expert, en l’absence de données scientifiques disponibles.
Le Conseil national de l’ordre ne peut que rappeler à tous les kinésithérapeutes les règles du code de déontologie qui s’imposent à chacun :
Art. R. 4321-80.- Dès lors qu’il a accepté de répondre à une demande, le masseur- kinésithérapeute s’engage personnellement à assurer au patient des soins consciencieux, attentifs et fondés sur les données actuelles de la science.
Art. R. 4321-87. – Le masseur-kinésithérapeute ne peut conseiller et proposer au patient ou à son entourage, comme étant salutaire ou sans danger, un produit ou un procédé, illusoire ou insuffisamment éprouvé. Toute pratique de charlatanisme est interdite.
Autrement, il existe une réponse exhaustive du conseil scientifique du Conseil national.