Chères consœurs, chers confrères, mesdames, messieurs,
Même si l’année 2023 a vu l’aboutissement, après de longues années d’un travail de conviction, de l’accès direct sous conditions, il reste nécessaire d’aller beaucoup plus loin après cette première étape. Néanmoins, l’instabilité gouvernementale actuelle et la difficulté de travailler avec des ministres chargés de la Santé qui ne restent que quelques mois en poste ne facilitent malheureusement pas la mise en œuvre de nos propositions pour améliorer le système de santé et faire évoluer la kinésithérapie.
Quelles évolutions, qui mobilisent chacun de vos élus, souhaitons-nous ?
Les orientations sont claires : une modernisation du décret d’actes, figé depuis plusieurs décennies, un élargissement de la liste des produits de santé que nous pouvons prescrire, l’accès direct généralisé et la possibilité de prescrire une activité physique adaptée à nos patients qui le nécessiteraient.
Pour présenter ces perspectives nous allons bien sûr poursuivre les rendez-vous institutionnels afin d’expliquer le rôle des kinésithérapeutes, souvent très mal connu par députés, sénateurs, et malheureusement, parfois au sein même des ministères.
Cette année où notre pays accueillera les jeux olympiques et paralympiques sera aussi pour l’Ordre l’occasion de sensibiliser le plus grand nombre aux bienfaits de l’activité physique pour la santé et réexpliquer ainsi le rôle des kinésithérapeutes, seuls professionnels de santé à être également professionnels du sport. Vous serez assurément les relais de ces messages auprès de vos patients.
Car les meilleurs ambassadeurs de la kinésithérapie, c’est vous ! Que ce soit par la qualité des soins et l’attention que vous consacrez à vos patients, que ce soit par les liens que vous entretenez avec leurs médecins pour les tenir informés de l’évolution de vos patients communs, que ce soit par les actions que vous menez pour promouvoir la santé publique, quel que soit votre lieu et votre mode d’exercice, vous êtes à chacune de vos actions l’image et le visage de notre profession.
Pour autant, les difficultés s’accumulent, conduisant même certains à abandonner la profession ou à envisager de le faire. Inflation, contraintes administratives, absence de revalorisation pour tous les modes d’exercice, augmentation des charges fixes pour les libéraux, les motifs de découragement sont nombreux, si l’on ajoute l’augmentation des incivilités, voire des violences.
Nous sommes conscients de tout cela, tout comme des difficultés à assurer des soins de qualité dans le cadre de l’exercice libéral avec des rémunérations qui ne progressent pas assez.
Le rôle des syndicats, en charge des négociations conventionnelles, est difficile. Le rôle de l’Ordre, qui doit s’assurer de la qualité des soins, l’est tout autant.
C’est pour cela que nous abordons aussi ces sujets lors de nos rendez-vous institutionnels, même s’il revient aux syndicats de négocier les conditions de l’attribution d’une enveloppe budgétaire.
En 2024, nous poursuivrons les déplacements des élus du bureau du Conseil national sur le territoire. Venez nous rencontrer lors des réunions publiques que nous organiserons, nous pourrons entendre vos aspirations, vos idées mais aussi vos difficultés.
Le message que je souhaite porter ce jour en ce début d’année est un message d’optimisme malgré ce qui précède. Nous ne devons pas céder au découragement ; notre profession est magnifique et indispensable. Les sourires, la confiance retrouvée de nos patients que nous accompagnons dans leurs difficultés mais aussi dans leurs progrès nous portent et nous conduisent à poursuivre notre engagement.
C’est aux élus de l’Ordre qu’il revient encore plus de rappeler le rôle majeur que chacun d’entre vous joue dans la vie de ses patients grâce aux soins que vous prodiguez quotidiennement, et de porter devant les pouvoirs publics les attentes et les espoirs d’une profession indispensable à toutes les étapes de la vie.
Je vous adresse, en mon nom et celui du Conseil national de l’ordre, mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2024, pour vous et vos proches.
Je vous prie de recevoir chères consœurs, chers confrères, mesdames, messieurs, mes salutations confraternelles.
Pascale Mathieu
Présidente du Conseil national de l’ordre