Ludvy Vaillant, athlète de 28 ans spécialiste du 400 mètres et du 400 mètres haies, a remporté fin août aux Mondiaux d’athlétisme à Budapest la médaille d’argent du relais 4×400 m (avec Gilles Biron, David Sombé et Téo Andant). Ce grand espoir français pour les JO 2024 est aussi diplômé en kinésithérapie. Il explique la complémentarité entre ses deux carrières.
Pourquoi avez-vous choisi la kinésithérapie, et comment avez-vous concilié vos études avec le sport de haut niveau ?
C’est un métier que j’ai découvert à l’âge de 16 ans, lors d’une compétition d’athlétisme en Jamaïque. Un kinésithérapeute nous suivait, j’ai été émerveillé par cet accompagnement. Plus tard, à l’Institut de formation en masso-kinésithérapie Annick Labonne à Fort-de-France, j’étais le premier étudiant sportif de haut niveau. L’école ne proposait pas d’horaires aménagés, il a fallu trouver un terrain d’entente. Une représentante du ministère des Sports est venue à l’école plaider ma cause. Les responsables pédagogiques ont aménagé le planning des examens pour tenir compte de mes compétitions internationales, stages à l’étranger, etc. Et j’ai réussi mes études.
J’ai eu l’occasion de pratiquer la kinésithérapie lors d’un mois de remplacement, pendant la crise de la Covid-19. Je n’ai pas retravaillé pour le moment, car je me consacre à 100% au sport. Mon après-carrière, ce sera la kinésithérapie.
Vos études de kinésithérapeute vous aident-elles dans votre pratique sportive de haut niveau ?
Oui, car je suis plus à l’écoute de mon corps, j’arrive à mieux ressentir les choses quand j’ai une pathologie, une lésion musculaire, une gêne. Je connais les premiers réflexes, les protocoles de soins adaptés pour guérir le plus rapidement possible. La partie théorique de mes études me permet d’optimiser ma préparation physique.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur les kinésithérapeutes de l’équipe de France ?
Je les vois pour de la récupération, des massages. Quand j’arrêterai la compétition, j’aspire à devenir kinésithérapeute d’une équipe, dans le domaine de l’athlétisme. Je pratique ce sport depuis 18 ans, dont 10 ans à haut niveau. Je pense que c’est un grand atout d’être expert dans cette discipline sportive et ses pathologies, pour suivre au mieux les athlètes en tant que kinésithérapeute, quand le moment sera venu.
A l’approche des JO 2024 en France, avez-vous un message à communiquer sur la pratique du sport en général et le rôle des kinésithérapeutes en particulier ?
Le sport, c’est l’école de la vie. Il permet d’apprendre une certaine discipline, la rigueur, le dépassement de soi. On se fixe des objectifs et on comprend que c’est avec la persévérance, qu’on peut arriver au résultat escompté.
Lorsqu’un patient entre dans un cabinet de kinésithérapie, il bénéficie d’une thérapie par le mouvement. S’il pratique déjà un sport, le kinésithérapeute peut le guider vers les bonnes pratiques, les bons gestes, lui faire gagner en autonomie. S’il n’en pratique pas, le kinésithérapeute peut l’aider à comprendre combien l’activité physique est importante pour sa santé, et le guider dans son choix d’activité.