De la prise en charge du nourrisson à celle de la personne âgée en passant par le sportif, la jeune maman, la personne qui souffre des séquelles d’une maladie grave comme le Covid ou bien encore d’un plus fréquent mal de dos, le kinésithérapeute nous accompagne tout au long de notre vie. Pourtant, son métier reste encore mal connu du grand public. Alors que la kinésithérapie a pris au cours des dernières années un véritable tournant de la formation initiale avec l’universitarisation ainsi que l’accès direct, trois étudiants en kinésithérapie se sont lancés dans un projet d’envergure : réaliser un film documentaire qui donne à mieux connaître les différents aspects de la profession en allant au plus près de ses acteurs.
Durant deux ans, Antonin Authier, Théo Courpotin, et Sam Jolly, étudiants en Master 2 de kinésithérapie à l’Ecole Universitaire de Kinésithérapie Centre Val de Loire ont travaillé d’arrache-pied sur le projet Papilio, un documentaire réalisé par une équipe professionnelle qui amène le spectateur à la rencontre de kinésithérapeutes, salariés en structure, libéraux, hospitaliers en réanimation ou en service de soins mais également de membres du Conseil de l’Ordre, de syndicats, fédérations étudiantes… pour découvrir ces visages incarnant la kinésithérapie de demain.
Nous avons rencontré Antonin Authier pour qu’il nous parle de ce projet.
Bonjour Antonin, pouvez-vous nous parler de la genèse du projet
Il y a deux ans, mes camarades et moi-même, alors en 2e année d’études, avons réalisé que si la kinésithérapie était une profession très appréciée, elle était aussi une profession méconnue. À partir de là, nous avons cherché un moyen de sortir des idées reçues et de montrer le rôle du kinésithérapeute à tous les âges de la vie. En effet, le kinésithérapeute s’occupe aussi bien du nourrisson que du jeune actif, de l’adolescent à la jeune maman en passant par les sportifs, les personnes âgées ou celles atteintes d’un cancer. Alors, logiquement, nous avons pensé au documentaire.
À partir de là, comment avez-vous mis en place le projet ?
Nous avons passé près de deux ans à préparer le terrain. Nous sommes étudiants en kinésithérapie et non professionnels de l’audiovisuel, alors nous avions besoin de fonds, de matériel et d’expertises pour mener à bien notre projet. Nous avons alors commencé par chercher des sponsors et nous les avons trouvés auprès de partenaires publics – la Faculté d’Orléans, le CROUS d’Orléans-Tours, la Préfecture d’Orléans ainsi que la Mairie d’Orléans qui nous ont apporté leur soutien. Puis, nous avons recruté un cadreur, un monteur professionnel et une photographe professionnelle.
Nous avons alors entrepris un gros travail de préparation. Il s’agissait de déterminer l’angle du documentaire et le public cible : nous avons choisi de nous adresser au grand public et de vulgariser les choses et d’interviewer des kinésithérapeutes intervenant aux différents âges de la vie. Nous avons fait passer des castings de professionnels qui illustreraient la kinésithérapie de demain et nous avons passé des mois à faire des entretiens.
Et la crise sanitaire est passée par là …
Oui… au printemps 2021, nous avons rejoint la réserve sanitaire pour aller prêter main fort en Guadeloupe. Toute l’équipe est partie avec nous et nous avons travaillé sur le documentaire pendant notre temps libre.
En outre, nous avons eu l’occasion de donner la parole, dans notre documentaire, à un malade du Covid qui a été hospitalisé en réanimation et qui bénéficie d’une prise en charge en kinésithérapie ainsi qu’à un kinésithérapeute qui prend en charge des patients atteints d’un covid long.
Vous défendez également l’accès direct…
Effectivement ! Ce dispositif existe dans de nombreux pays d’Europe et il apporte de nombreux bénéfices aux patients et à la société avec des délais de prise en charge plus courts, une meilleure efficience dans la prise en charge mais aussi des coûts réduits. En outre, il existe de plus en plus de modules au sein des écoles de kinésithérapie pour bien former les kinésithérapeutes à l’accès direct. Redisons-le : il ne s’agit pas pour les kinésithérapeutes de remplacer les médecins mais d’être capables de repérer les drapeaux rouges, de réorienter le patient vers un médecin ou les urgences lorsque cela est nécessaire ou de le prendre en charge lorsque cela est possible.
Où le documentaire sera-t-il visible ?
Il va être projeté en avant-première pour les étudiants d’Orléans. En parallèle, nous allons revoir le montage pour coller au format télé de 52 minutes et le proposer à des chaînes, notamment régionales. Enfin, il sera diffusé sur YouTube gratuitement dans l’année 2022.