Médecin spécialiste de santé publique et de médecine sociale, le Dr Hélène Rossinot a consacré sa thèse ainsi qu’un mémoire de Master 2 aux aidants, avant de fonder et de diriger le cabinet de conseil ZIBENS.
Auteure de l’ouvrage « Aidants, ces invisibles » (paru en septembre 219 aux Éditions de l’Observatoire), elle accompagne au quotidien institutions publiques et entreprises françaises et internationales sur la question des aidants et plus largement du vieillissement de la population et du maintien à domicile.
À l’occasion de la journée nationale des aidants, nous lui avons posé quelques questions.
CNOMK : Bonjour, Hélène. Qui sont les aidants et les aidantes ?
Dr Hélène Rossinot : Les aidants sont les personnes qui prennent soin d’un de leur proche au quotidien, qu’il soit vieillissant, malade chronique ou atteint d’un handicap.
CNOMK : Quel impact ce rôle d’aidant a-t-il sur leur vie quotidienne ?
Dr Hélène Rossinot : Les aidants sont sujets à de nombreux risques psychosociaux en lien avec leur santé physique et psychologique.
Sur le plan de la santé physique, on pourra évoquer : les troubles musculo squelettiques, l’augmentation de la susceptibilité aux infections et l’épuisement. Sur le plan psychologique : troubles anxieux, dépressifs, du sommeil, burn out.
En outre d’autres difficultés existent comme par exemple : la diminution du temps de travail (surtout pour les femmes) et la difficulté à cumuler rôle d’aidant et le travail au quotidien; l’impact sur la relation avec le proche, le sentiment de culpabilité, un état de veille permanent ou encore la nécessité de réaliser des soins de santé et de coordonner les différents soins.
CNOMK : Quels conseils donner aux aidants ?
Dr Hélène Rossinot : D’une manière générale, il faudrait pouvoir anticiper au maximum, surtout sur le vieillissement. Il faut vraiment parler en avance avec son proche dont la situation risque de se dégrader au point de devenir dépendant et de réfléchir à l’avenir ensemble.
Au quotidien, l’aidant doit accepter de prendre des pauses, admettre qu’il doit faire autre chose. Il doit réaliser qu’il a besoin de répit et qu’il a le droit de demander de l’aide.
De leur côté, les professionnels de santé doivent penser au-delà de l’instant présent, à l’organisation de la prise en charge pour la famille, et au poids que cela peut représenter pour les proches. L’anticipation et la bonne communication débloquent bien des situations.