Afin de mieux appréhender les contours, la réalité et les motivations à l’exercice mixte, le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes par l’intermédiaire de son Observatoire de la démographie, a élaboré et réalisé une enquête auprès de l’ensemble des kinésithérapeutes inscrits au tableau.
Cette enquête a été effectuée sous forme de questionnaire, envoyé à tous les kinésithérapeutes de France. 15,6% d’entre eux ont répondu.
Le questionnaire
Le questionnaire avait dans un premier temps pour mission de recueillir les informations générales sur le répondant (catégorie d’âge, sexe, collège d’inscription à l’Ordre : libéral ou salarié).
Dans un second temps, l’objectif était de recueillir les données des professionnels ayant un exercice mixte, leur motivation, et les freins à cette mixité.
Quelques chiffres
29,4% (3528) de notre échantillon déclarent souhaiter avoir un exercice mixte. Ce qui pourrait présager pour l’avenir une augmentation de la mixité de l’exercice.
60,7% des répondants déclarent eux, ne pas vouloir alterner entre libéral et statut de salarié, soit 7284 répondants.
Chez les moins de 40 ans (et surtout chez les femmes), il apparaît que l’exercice mixte est plus fréquent.
Parmi les libéraux qui déclarent une activité mixte, 926 des 1 041 sont satisfaits (90 %) et 115 (10 %) ne le sont pas. Ces insatisfaits se retrouvent chez les personnes ayant un pourcentage d’exercice salarié le plus bas (inférieur ou égal à 30 %).
Motivations et freins à l’exercice mixte
Il apparaît en premier que le « montant plancher des cotisations sociales » est un frein important. On compte également parmi les réticences, les difficultés d’organisation de cette double activité, à la fois salariale et libérale, mais également le cadre réglementaire.
En revanche, il a été relevé que les motivations de ce double exercice étaient relatives à la diversification de l’activité, qui permet ainsi d’échapper à la routine, tout en étant stimulé intellectuellement.
On remarque également chez les professionnels n’ayant pas encore cette activité mixte (mais qui le souhaitent), une idéalisation de cette pratique, via des « motivations fiscales », « une organisation de la vie professionnelle par rapport à la vie personnelle » ou encore « la protection sociale. »
Que retenir ?
Ainsi, cette enquête a permis de comprendre et de mettre en évidence un souhait d’exercice salarié en plus de l’activité libérale, pour un quart des professionnels, avec un partage de temps proche de 40-50%. Les plus jeunes et les femmes semblent particulièrement attirés par ce double exercice, ce qui laisse à penser que la tendance devrait s’accélérer.
Les motivations principales sont : le travail en équipe, le projet collectif, la stimulation intellectuelle et la diversification des activités. Elles constituent un facteur de richesse pour les individus, pour la profession et pour le système de santé.
Cependant, les freins que constituent le cadre réglementaire et le plancher des cotisations sociales sont importants. Il conviendrait de les lever afin d’offrir des perspectives pour les praticiens, mais également des possibilités de recrutements pour les institutions, notamment celles en déficit de kinésithérapeutes.