La campagne de vaccination contre la Covid-19 a commencé le 27 décembre en France. Cette excellente nouvelle soulève aussi un certain nombre de questions légitimes. Vous trouverez ici des éléments de réponses ainsi qu’une sélection d’articles destinés à débusquer les fake news sur les vaccins contre la Covid-19.
Article initialement publié le 21 décembre 2020, mis à jour le 4 janvier 2021
Quels sont les objectifs de la vaccination ?
Le premier objectif de la vaccination est de diminuer le nombre de formes graves de Covid-19. Les résultats des études des candidats vaccins montrent que la vaccination permet de réduire significativement les formes graves et par conséquent la mortalité due au virus.
Il est fort probable que la vaccination permette également de diminuer la contagiosité du virus.
Couplé avec les mesures barrières, le vaccin contre la Covid-19 contribuera à maîtriser l’impact de l’épidémie de la Covid-19 sur le long terme.
Le vaccin est-il obligatoire ?
Non, le vaccin n’est pas obligatoire et la preuve de vaccination ne pourra donc pas être exigée. Le consentement doit être recueilli au préalable et tracé dans le dossier médical de la personne vaccinée. Dans ce cadre, une consultation de pré-vaccination est prévue avec son médecin. Cette consultation médicale pourra, selon les cas, être immédiatement suivie de la vaccination.
Ne faudrait-il pas vacciner uniquement les personnes à risque ?
Le conseil scientifique Covid-19, le comité CARE et le comité vaccins Covid-19 d’une part et la Haute Autorité de Santé d’autre part recommandent, dans leurs avis du 9 juillet 2020 et 23 juillet 2020, un accès prioritaire au vaccin pour les personnes les plus exposées du fait de leur profession, et notamment les personnels de santé, et les personnes à risque du fait de leur état de santé ou de leur précarité, en particulier dans les premiers mois où la demande mondiale risque d’être supérieure à la capacité de production.
Néanmoins, une vaccination large permet une meilleure protection de la population en réduisant les transmissions, notamment pour les personnes au contact de personnes fragiles. Par ailleurs, même si la probabilité de développer une forme grave de la Covid-19 est plus faible pour les personnes sans facteur de risque, elle n’est pas nulle et est imprévisible.
Qu’est ce qu’un vaccin à ARN ?
Les premiers vaccins contre le coronavirus ayant réussi les essais cliniques ont un point commun : ils utilisent tous les deux la technique de l’ARN messager.
Les vaccins reposent tous sur le même principe : susciter une réponse du système immunitaire en lui apprenant à reconnaître le virus cible et in fine le détruire. Cela implique d’éduquer en quelque sorte le système immunitaire afin qu’il soit prêt le moment venu. Les vaccins classiques reposent sur l’injection du virus cible, inactivé ou atténué.
Mais de nouvelles technologies vaccinales viennent bouleverser les pratiques, notamment celles qui utilisent des molécules d’ADN ou d’ARN messager (ARNm). Ces dernières sont injectées au patient afin de faire produire directement par ses cellules une partie du virus et ainsi de stimuler une réponse immunitaire.
Dans le cas des vaccins à ARNm utilisés contre la Covid-19, on injecte directement les ingrédients -des brins de code génétique- nécessaires pour la fabrication des protéines Spike (protéine S), présente à la surface du SARS-CoV-2. L’idée : apprendre au système immunitaire à reconnaître ces protéines, pour pouvoir déclencher une réponse immunitaire chez les personnes vaccinées.
Cette vidéo résume très simplement le principe des vaccins à ARN
Les spécialistes sont très clairs : il n’y a aucun danger que le vaccin puisse modifier notre code génétique. Les molécules d’ARN restent dans le cytoplasme, qui est en périphérie de la cellule, pour fabriquer les protéines. Et elles ne peuvent pas migrer vers la partie de la cellule qui contient l’ADN de notre patrimoine génétique, car la molécule ARN messager du vaccin est trop grosse. Qui plus est, notre système immunitaire est conçu pour détruire justement ces particules ARN rapidement.
Ce n’est pas la première fois qu’un vaccin à ARN est développé contre une nouvelle maladie. Cette technologie avait déjà été utilisée lors des épidémies d’Ebola et de Zika.
Que sait-on des effets indésirables ?
Comme avec tous les vaccins, il peut survenir des effets indésirables. Les différentes études montrent que les vaccins contre la Covid ont globalement les mêmes effets indésirables que les autres vaccins :
- Rougeur, gonflement, durcissement ou douleur au site d’injection, les effets indésirables sont bénins dans la grande majorité des cas et disparaissent spontanément en quelques jours. Ces réactions apparaissent généralement dans les heures qui suivent l’administration et guérissent rapidement.
- Plus sporadiquement, des réactions dites générales peuvent également arriver. Elles peuvent se manifester par de la fièvre, un malaise, des douleurs musculaires ou des maux de tête.
- Les effets indésirables graves sont beaucoup plus rares. Un effet indésirable est dit grave lorsqu’il entraîne une invalidité importante et durable, lorsqu’il provoque une hospitalisation ou lorsqu’il est susceptible de mettre la vie du patient en danger.
Les réactions allergiques graves de type anaphylactique peuvent être provoquées par les antigènes vaccinaux mais aussi d’autres composants du vaccin. Elles sont exceptionnelles (estimées à 1,3 réaction par million de doses quel que soit l’âge) mais leur gravité potentielle nécessite que tout médecin pratiquant une vaccination doit s’entourer des précautions habituelles : surveillance après vaccination et adrénaline injectable à disposition. Ces réactions surviennent dans un délai très court (moins d’une heure) après l’injection.
Comment la sécurité des vaccins est-elle surveillée ?
En plus du suivi classique du vaccin, qui suit le même circuit que tous les médicaments mis sur le marché, un dispositif de suivi de la vaccination contre la COVID-19 a été mis en place afin de surveiller les éventuels effets indésirables liés à la vaccination.
Un recueil de ces informations et une analyse approfondie seront réalisés en particulier par l’Agence nationale de sécurité des médicaments et produits de santé (ANSM).
L’Agence nationale de sécurité du médicament mettra en place un tableau de bord permettant de suivre quantitativement les cas qui sont déclarés. Elle s’appuiera sur les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et des enquêtes spécifiques.
Un comité de suivi vaccins COVID-19 composé de l’ANSM, de Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et de pharmaco-épidémiologistes du groupement d’intérêt scientifique Epi-phare (ANSM-CNAM) se réunira au minimum de façon hebdomadaire, afin de suivre les actions mises en place dans le cadre du dispositif de surveillance renforcée. À l’issue de chaque comité de suivi, l’ANSM mettra en ligne sur son site internet le rapport de pharmacovigilance et les données marquantes.
En savoir plus : site de l’ANSM
Peut-on arrêter de respecter les mesures barrières une fois vacciné ?
Pas à court terme car il est possible par exemple d’avoir du virus sur les mains et de le transmettre sans être soi-même infecté. En complément aux gestes barrières, un vaccin limitera néanmoins significativement la circulation du virus, et ce d’autant plus que son efficacité sera élevée, ce que les essais cliniques vont vérifier. Nous ne pourrons oublier toute contrainte que si l’épidémie est durablement contenue.
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