Les représentants des ordres des professions de santé ont été auditionnés le 2 septembre par la commission d’enquête du Sénat sur la pandémie de Covid-19. Ils ont livré leur retour d’expérience sur la gestion de l’épidémie tant par eux-mêmes que par les pouvoirs publics. La présidente du conseil national, Pascale Mathieu a rappelé le rôle des kinésithérapeutes et les difficultés auxquelles ils ont été confrontés lors de la crise. Retrouvez ses interventions.
Cette crise a mis en exergue plusieurs choses que je dénonce depuis des années : le manque de kinésithérapeutes dans les établissements de santé.
Nous avons été exclus des EHPAD très tôt, dès le mois de janvier. Je suis sûre qu’il y a des patients qui sont morts, non pas du Covid, mais de la sédentarité et de l’absence de kinésithérapie dans les services.
Je veux insister sur la perte de chance faute de kinésithérapeutes dans les établissements de santé, y compris dans les services de soins de suite et de réadaptation.
La kinésithérapie est en souffrance par manque de reconnaissance. Je vois la plupart des professions autour de moi évoluer parce que la santé et la prise en charge de la population évoluent. Je me réjouis de voir de nouvelles compétences pour les pharmaciens, les sages-femmes, mais je déplore que toutes les demandes que je fais pour ma profession ne soient jamais entendues et je ne me l’explique pas…
Sur les équipements de protection, j’ai demandé au ministre de réguler les prix pour revenir aux prix d’avant la crise car les prix se sont envolés et c’est une charge insupportable pour nos cabinets.
Je voulais conclure en remerciant les kinésithérapeutes et leur engagement auprès de leurs patients malgré les circonstances, les conseillers ordinaux qui ont été à la hauteur de nos attentes ainsi que la commission d’enquête. Merci de nous donner l’opportunité de vous faire part de notre vécu quotidien pendant cette crise qui n’est pas terminée malheureusement.