Pour les kinésithérapeutes et pour les patients, le confinement et le déconfinement progressif sont une occasion de s’initier au télésoin afin de pallier la fermeture des cabinets tout en assurant un continuité de soins pour les patients dont l’état ne nécessitait pas de soins à domicile.
Retour d’expérience avec Nicole, 75 ans, suivie pour de l’arthrose au genou.
Pourquoi êtes-vous suivie par un kinésithérapeute ?
Je souffre d’arthrose aux deux genoux qui me cause une gêne quotidienne et de fréquentes poussées douloureuses. Mon médecin m’a prescrit des séances de kiné afin de retrouver de la mobilité et renouer avec le mouvement.
Quand avez-vous commencé les séances ?
Je suis suivie depuis un an et demi, en parallèle à une perte de poids. Je vois mon kiné une fois par semaine et je fais des exercices à la maison.
Votre kiné vous a donc proposé le télésoin ?
Oui, assez rapidement. Quand le confinement a été annoncé, j’ai redouté de régresser, d’autant que vu mon âge, j’ai préféré ne plus sortir du tout. Je sais que le manque de mouvement aggrave mes douleurs. J’ai alors contacté mon kiné et, à mon grand soulagement, il m’a proposé de me suivre “à distance”.
Qu’avez-vous pensé quand il vous a proposé ?
J’ai été ravie ! Non seulement, j’allais pouvoir continuer mes séances mais aussi être rassurée lors des poussées durant lesquelles il me donne la marche à suivre et adapte les exercices. Je me suis dit qu’il me donnerait des clés pour pallier le manque d’exercice lié au confinement.
Comment se sont passées les “téléséances” ?
J’avoue que j’ai eu un peu de mal à me faire au fonctionnement de la visioconférence (rires). Mais, une fois le pli pris, ça a été très simple. En début de chaque séance, nous faisions un petit bilan de la semaine écoulée, puis mon kiné me montrait de nouveaux exercices et me donnait des conseils. Il m’a aussi aidée à bien utiliser le vélo d’appartement que j’avais acheté.
Avez-vous eu des difficultés à faire les exercices à la maison ?
Non parce que j’avais déjà l’habitude de faire mes exercices quotidiennement avant le confinement. Et, si j’avais une question, je pouvais le contacter par mail.
Quel bilan pouvez-vous tirer de cette expérience ?
Je suis très contente. D’autant que je n’ai pas repris les séances en cabinet dès la réouverture comme je suis considérée comme “à risque”. Sans le télésoin, je n’aurais pas vu mon kiné pendant presque 3 mois et j’aurais certainement perdu beaucoup de mes acquis. En plus, j’ai toujours besoin que l’on me rassure sur mes capacités et ce que j’ai “le droit” de faire ou pas. C’est donc très positif.
Est-ce que vous aimeriez profiter du télésoin en dehors d’une période de confinement ?
Pourquoi pas ? Ça peut être très pratique lorsque je pars en vacances pendant plusieurs semaines ou lorsque j’ai besoin de conseils spécifiques entre deux séances au cabinet.