Le confinement a été, pour les kinésithérapeutes mais aussi pour les patients, une occasion de s’initier au télésoin afin de pallier la fermeture des cabinets tout en assurant un continuité de soins pour les patients dont l’état ne nécessitait pas de soins à domicile.
Retour d’expérience avec Juliette, suivie pour une rééducation après une ligamentoplastie de la cheville qui est une chirurgie visant à restaurer l’intégrité des ligaments dans le cadre d’une instabilité chronique.
Pourquoi êtes-vous suivie par un kinésithérapeute ?
Depuis des années, j’ai des instabilités chroniques de cheville ce qui me provoquait des entorses à répétition. Je me suis faite opérer en février d’une ligamentoplastie.
Quand avez-vous commencé les séances ?
Nous avions commencé bien avant le confinement, vers octobre ou novembre, pour préparer l’opération. Et après, on devait recommencer au cabinet mi-mars, c’est à dire lorsque le confinement a été mis en place.
Votre kiné vous a donc alors proposé le télésoin ?
À l’annonce du confinement, j’ai appelé mon kiné pour annuler parce que j’étais rentrée dans ma campagne et que de toute façon les cabinets étaient fermés. Il m’a alors proposé de faire des téléconsultations pouvoir effectuer la rééducation nécessaire sans perte de temps ni perte de chance.
Qu’avez-vous pensé quand il vous a proposé ?
J’ai adoré l’idée parce que j’avais très peur de me retrouver sans rien ! Je sortais juste de l’opération et je m’attendais à avoir directement une rééducation ensuite. Cette proposition m’a beaucoup rassurée dans le sens où quelqu’un allait pouvoir me suivre toutes les semaines.
Comment se sont passées les “téléséances” ?
On commençait par un petit debriefing de la semaine, si j’avais eu des difficultés particulières, des douleurs… Puis, il me proposait des exercices à faire à la maison durant toute la semaine afin d’avancer dans ma rééducation.
Avez-vous eu des difficultés à faire les exercices à la maison ?
Pas du tout ! Le kiné me montrait bien les exercices grâce à la caméra et je prenais des notes en même temps afin d’avoir un support auquel me référer. Mais je n’ai pas rencontré de difficultés à refaire les exercices seule. Si l’un d’eux étaient trop difficile, la semaine suivante, on adaptait le programme ensemble.
Quel bilan pouvez-vous tirer de cette expérience ?
J’ai trouvé que c’était une super prise en charge. J’ai apprécié pouvoir faire un bilan chaque semaine et le fait que le kiné réponde à mes questions si je rencontrais des difficultés ou que j’avais du mal à faire des exercices.
Ce qui a été un peu compliqué pour moi, ça a été le massage et la mobilisation de la cicatrice pour faire en sorte qu’elle soit bien souple. Sans formation à ça, j’ai été un peu prise au dépourvu et j’ai eu de mal à apprendre comment faire.
Est-ce que vous aimeriez profiter du télésoin en dehors d’une période de confinement ?
Je ne sais pas, parce que ce qu’il y a quand même des choses utiles avec le kiné en présentiel – comme le massage de la cicatrice dans mon cas. Et puis, en cabinet, on peut aussi varier davantage les exercices grâces aux différents matériels. Mais en tout cas, dans une situation où les séances en cabinet sont impossibles, c’était vraiment une alternative parfaite.
Quelques ressources sur le télésoin dans le podcast “Le temps d’un lapin”, dont l’un des créateurs est justement le kiné de Juliette :
https://letempsdunlapin.health.blog/2020/03/27/27/