Alors que le télétravail redevient autant que possible systématique, il induit non seulement souvent du stress et de l’anxiété mais aussi des comportements sédentaires ou encore plus sédentaires que d’habitude.
Il bouleverse également nos habitudes et notre rythme de vie.
Quelles conséquences cela a-t-il sur notre état physique ? Que faire ?
Un sédentarité forcée qui peut faire mal
Avec le télétravail, nous devenons sédentaires de manière forcée. Au cours de la journée, nous adoptons des positions plus prolongées et plus statiques, et sollicitons moins notre système cardio-vasculaire que d’habitude – même quand nous ne sommes pas sportifs : moins de déplacements, moins de montées de marche… Notre corps n’est pas forcément adapté à ces limitations et cela peut avoir des conséquences.
Nombreux sont ceux et celles qui peuvent aujourd’hui témoigner d’une fatigue, d’une anxiété, d’une agitation et de difficultés à se concentrer.
Mais la sédentarité réveille aussi des douleurs physiques. On y pense peu mais le manque de mouvements peut faire mal, et ce bien davantage encore que le mouvement – dont nous savons, aujourd’hui qu’il est partie prenante de la thérapie en kinésithérapie. En diminuant un certain nombre de gestes courants dans la vie quotidienne, nous sollicitons moins nos muscles posturaux, antigravitaires et phasiques.
Nous perdons également en élasticité et en tonicité des muscles des membres inférieurs (mollets, ischio-jambiers, fessiers, psoas…) ce qui peut contribuer à faire apparaître des douleurs de dos.
Le télétravail, les positions assises prolongées devant l’ordinateur auxquelles se rajoute un stress inhérent au contexte anxiogène général peuvent également entraîner des douleurs aux cervicales et aux trapèzes en lien avec des contractures et des spasmes des muscles qui s’y trouvent.
Enfin, le contexte sanitaire contraignant au télétravail, avec ce mélange de stress et de sédentarité, semble également également avoir un impact au niveau du diaphragme. Or, cette cloison musculo-tendineuse joue un rôle essentiel dans la respiration, la digestion ou la relaxation, autant de fonctions elles-mêmes affectées par la situation que nous vivons, d’où un certain cercle vicieux.
Il faut enfin noter que l’addition limitation des mouvements et contexte anxiogène peut augmenter les douleurs chroniques et ainsi avoir un fort impact sur les personnes qui souffrent par exemple de lombalgie chronique ou de fibromyalgie…
Remédier à la sédentarité : à chacun sa solution
Évidemment, le conseil à donner est “bouger, bouger, bouger” … mais pas n’importe comment ! Commencez par ne pas culpabiliser et ne pas céder aux injonctions qui fleurissent sur les réseaux sociaux : si vous êtes habituellement non sportif ou peu sportif, vous n’allez pas vous lancer dans des entraînements quotidiens de haute intensité : ce serait contre productif.
Commencez par identifier ce qui relève de l’activité physique sans nécessairement être du sport : faire le ménage, jardiner, ranger, jouer avec les enfants, bricoler… en soi, se consacrer à ses activités est déjà rester en mouvement ! Si des douleurs sont nées depuis le début du confinement, essayez de voir quels gestes vous ne faites plus et essayez de les recréer à la maison autant que possible afin que votre corps ne subisse pas trop les effets de ce confinement.
Il pourra être bénéfique de planifier une petite activité quotidienne à base de mobilisations et d’étirements doux et simples afin de relâcher les muscles et d’éviter la perte d’élasticité. Des exercices de cohérence cardiaques pourront, quant à eux, permettre de détendre le diaphragme et de se détendre.
Si vous n’êtes pas sportif et que vous souhaitez profiter du temps laissé libre par l’absence de transport pour vous y mettre, c’est une excellente chose ! Deux notions sont à garder en tête : le plaisir et la progressivité
Le plaisir, d’abord, parce que c’est une condition sine qua non pour tenir sur la durée mais aussi parce que soigner son moral est primordial en ce moment et que cela est un facteur de soulagement des douleurs chronique. Faites une activité que vous aimez, des mouvements qui vous procurent un certain bien être immédiat ou à plus long terme… Faites de votre “pause sport” un moment particulier : peut-être un rendez-vous ludique et dynamique en famille ou en couple, peut-être une pause juste pour vous afin de souffler. Mettez de la musique que vous aimez. Profitez.
La progressivité, ensuite : commencez à votre rythme, en tenant compte de vos difficultés et de vos éventuelles courbatures le lendemain ou le surlendemain. Adaptez les exercices en fonction de possibles douleurs. L’idée est de bouger régulièrement, non pas de faire une grosse séance qui vous mettra sur la tapis et vous dégoutera ! Augmentez progressivement la durée et l’intensité de vos séances. C’est certes un exercice d’humilité mais qui sera gratifiant à la fin !
Prenez soin de vous et faites de votre mieux.
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À consulter également : https://soundcloud.com/lapin-letempsdunlapin/28-les-conseils-du-lapin-confinement-sport-et-courbatures