Pascale Mathieu, présidente du conseil national, et les membres du bureau du Conseil national effectuent actuellement un déplacement dans la région Antilles-Guyane. Le premier déplacement est à la Martinique. L’insularité, les difficultés de déplacements, le turnover important des professionnels, autant de particularités qui sont évoquées au cours de réunions avec les élus régionaux et départementaux.
Une série de réunions a débuté dans la matinée du 25 février par une rencontre avec les présidents, secrétaires-généraux, trésoriers et secrétaires administratives des CDO de la Martinique et de la Guadeloupe et les élus régionaux.
L’après-midi a été consacrée à une rencontre avec les étudiants de l’IFMK. Ceux-ci ont manifesté leur intérêt mais aussi leur préoccupation quant à l’universitarisation de la formation et les disparités rencontrées. La soirée a permis des échanges avec les salariés du CHU de la Martinique. Le constat est sévère comme dans toutes les régions. Les salaires très bas, le manque d’évolution de carrière, les difficultés pour accéder à la formation continue, le manque de matériel, l’absence de remplacements des arrêts de travail, sont autant de source de découragement pour les confrères rencontrés. En conclusion un des participants a dit ces mots : « l’administration donne la priorité à ceux qui gèrent l’argent plutôt qu’à ceux qui soignent ». Les conseillers nationaux ont ensuite rendu visite à des kinésithérapeutes installés en zone franche dans un quartier populaire. Difficultés de déplacements, précarité de certains patients, accessibilité des cabinets, longueur des formalités administratives, exigences des remplaçants sont autant de freins à l’accès aux soins.
Les élus de la région ont également rapporté de grandes difficultés avec l’URSSAF qui, en raison de lenteur dans la régularisation de certains dossiers (lenteur que l’on pourrait qualifier de dysfonctionnements majeurs) a mis certains professionnels dans une situation économiquement précaire.
Ce mardi 26 février deux réunions de formation sont prévues. La première concerne les élus des CDO des deux iles et la seconde sera plus particulièrement axée sur la formation des assesseurs des Chambres disciplinaires de première instance et des sections des assurances sociales. Un rendez-vous est notamment programmé avec le directeur de l’ARS de la Martinique.
En fin de journée les élus ordinaux, les kinésithérapeutes, les étudiants, les enseignants et les autorités civiles, sociales et sanitaires des Antilles seront réunis pour un large échange.
La délégation est arrivée en Guyane où les réunions de travail et des rencontres ont lieu avec les élus ordinaux ainsi qu’avec les praticiens libéraux et salariés. En fait, les difficultés sont les mêmes que celles rencontrées en mais majorées. En matière de démographie, on note un fort turn-over, des difficultés de fidélisation, des zones dépourvues de professionnels, une pyramide des âges préoccupante et une population de plus en plus nombreuse.
Toutes ces difficultés ont pu être présentées à la ministre des Solidarités et de la Santé, Madame Agnès Buzyn, en déplacement sur place et qui a participé à une réunion dans le cadre du Grand débat national.