Accès direct, désertification et crise de la kinésithérapie salariée
Pascale Mathieu et Jean-François Dumas ont été auditionnés le 17 mai, en même temps que les représentants des ordres des infirmiers et des pédicures-podologues par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’égal accès aux soins des Français.
Jean-François Dumas a évoqué la démographie exponentielle de la profession et souligné que sur les 5000 nouveaux praticiens qui arrivent chaque année en France près de la moitié sont diplômés à l’étranger. Il a abordé les conditions de délivrance par les directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) d’autorisations d’exercer à ces praticiens, inappropriées et non conformes aux textes.
Sur la prévention, Jean-François Dumas a indiqué que les kinésithérapeutes devaient investir ce champ tant à l’école qu’en entreprise.
Pascale Mathieu est intervenue sur la crise que traverse la kinésithérapie hospitalière. Selon elle, le premier désert médical, c’est l’hôpital public du fait, notamment, de salaires extrêmement bas. Elle propose de revenir sur le statut de la fonction publique hospitalière, de revaloriser les salaires et d’améliorer l’attractivité.
Sur les installations dans les zones rurales sous dotées, la présidente juge incohérent d’envoyer des kinésithérapeutes là où il n’y aura pas de prescripteurs. Selon elle l’apport des maisons de santé pour répondre à la désertification médicale constitue probablement une piste intéressante mais qui ne répond pas à tous les besoins.
Elle a donc longuement promu l’accès direct qui a fait ses preuves dans de nombreux pays. Formation en 5 ans, référentiel de formation, d’activité, de compétences rénové, diagnostic d’exclusion, drapeaux rouges et référentiels de l’assurance maladie, responsabilité des praticiens : tous les voyants sont au vert pour le mettre en place.
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